Allemagne : Les toilettes à l’européenne constituent l’un des obstacles à l’intégration des Syriens
Certains Syriens utilisent les toilettes arabes [qu’on appelle “à la turque” en France], à l’instar d’autres peuples orientaux, qu’ils soient musulmans ou pas. C’est vrai notamment pour ce qui est des toilettes publiques ou, par exemple, de celles des trains. Ces toilettes se présentent sous différentes formes, mais ont en commun un creux oblong au niveau du sol, au-dessus duquel on s’accroupit pour faire ses besoins.
Quand un Arabe arrive dans un pays européen tel que l’Allemagne, il ne perçoit pas immédiatement une des grosses différences qui l’y attendent. Mais il finit bien par s’y confronter. C’est vrai aussi pour les réfugiés syriens, qui voient jusqu’à leurs liens familiaux en pâtir. La cause de ces difficultés est des plus étranges. Elle réside dans l’impossibilité, pour eux, d’utiliser les toilettes dont sont équipés les logements allemands.

Quand Chawwakh, 42 ans, sent un besoin pressant et se met à chercher des toilettes publiques dans la ville de Nuremberg, dans le sud de l’Allemagne, il finit par en trouver. Mais il hésite, avant de se résoudre à y aller, contraint et forcé. Quand il en ressort, il n’est pas à son aise, alors même qu’en Syrie aussi on parle bien de lieu d’aisances.
“Si les toilettes pouvaient être différentes”
L’ennui, c’est qu’il faut s’asseoir là où d’autres se sont installés avant. Cela peut paraître anodin pour certains. D’autres diront que la réaction de Chawwakh est excessive. Mais le fait est que, pour certains Syriens, cela constitue un des obstacles à l’intégration. Comme les Arabes en général, ils sont par nature sociables, et les relations familiales sont pour eux centrales. C’est encore plus vrai pour ceux qui se trouvent loin de chez eux. Les visites chez les uns et les autres, amicales ou familiales, leur permettent de surmonter les traumatismes de la guerre.”
Les pharaons utilisaient deux types de toilettes : les toilettes assises, auxquelles l’Occident a emprunté l’idée des toilettes, et les toilettes accroupies, qui à leur tour furent transmises en Syrie et étaient utilisées sous le nom de « maison d’aisance ».
Il a tenté de justifier son mécontentement. Il est issu d’une grande tribu du centre de la Syrie. Il a attribué son mécontentement au fait qu’il n’était pas habitué à utiliser ces toilettes sur lesquelles il devait s’asseoir, comme les gens s’y étaient assis avant lui.
Cela peut paraître normal et exagéré à certains, mais c’est l’un des problèmes qui entravent l’intégration de certains Syriens dans ces sociétés, outre la langue et le mode de vie libéral.
Maison d’aisance
Les Syriens découvrent que l’idée des toilettes leur a été transmise par les anciens Égyptiens, qui sont considérés comme les premiers à utiliser les toilettes dans leur sens actuel. Les pharaons utilisaient deux types de toilettes : les toilettes assises, auxquelles l’Occident a emprunté l’idée des toilettes et des toilettes accroupies, qui à leur tour ont été transmises en Syrie et utilisées sous le nom de « maison de repos ». Lorsque les Syriens sont arrivés en Europe il y a dix ans à cause de la guerre, ils ont commencé à appeler ce sont les « toilettes arabes » pour les distinguer des toilettes européennes.
Tandis que les historiens estiment que les Européens doivent aux musulmans d’Andalousie d’adopter le système de toilettes, d’assainissement et de bains en général sévillan. Séville, qui fut appelée la « Homs » syrienne après le premier débarquement de Jund al-Sham en 721 après JC.
Tandis que d’autres rejettent cela et croient que la plupart des salles de bains en Andalousie étaient uniquement destinées à se laver et non à se soulager, car les musulmans de là-bas utilisaient les toilettes pour se soulager et que les premiers à inventer les toilettes modernes furent les Européens à la fin. du XIIe siècle, puis ils l’ont développé à la fin du XIIe siècle.
On attribue à Rome l’invention du premier système d’égouts de l’histoire, ce que l’on appelle aujourd’hui les « toilettes à chasse d’eau ». Il a été développé avec un mécanisme pour empêcher les parasites et les insectes d’y pénétrer par le trou d’expulsion.
En 1596, Sir Harrington, poète de la cour de la reine Elizabeth, a inventé ce que l’on appelle aujourd’hui les « toilettes à chasse d’eau ». Ensuite, il a été développé avec un mécanisme pour empêcher les parasites et les insectes d’y pénétrer par le trou d’expulsion. Le problème des mauvaises odeurs a ensuite été résolu en appliquant la théorie du « siphon » du célèbre physicien Bernoulli, en installant une boîte à eau à un niveau supérieur au niveau de vidange, pour obtenir de l’énergie potentielle, qui permet de maintenir un certain niveau d’eau en permanence. pour éviter la propagation d’odeurs désagréables.
“L’Allemagne est mieux sans ses toilettes”
Les Syriens, comme les autres peuples arabes, ne sont pas tentés par la solitude. Ils sont de nature sociale, et les relations familiales et la familiarité sont parmi les avantages les plus importants qui les font se réunir les uns autour des autres à l’occasion et pour d’autres choses. C’est ce qui les réconforte dans leur vie. l’exil et leur fait oublier les douleurs laissées par la guerre à travers des rencontres amicales et des visites mutuelles, qui sont un mode de vie et un mode de vie, il est normal et ne peut être neutralisé.
L’Allemagne, par exemple, et c’est comparable au reste des pays du continent européen, est un vaste pays et son système d’asile ne prend pas en compte les relations sociales entre parents et amis. Les Syriens sont donc répartis entre différents États, rendant la distance entre une personne et une autre immense. C’est ce qui oblige une personne à rendre visite à son ami ou à son parent pour passer la nuit avec lui, ce qui se limite aujourd’hui aux seules occasions de joie ou de tristesse. Il est devenu difficile de rendre visite à quelqu’un pour qu’il ne soit pas embarrassé lorsqu’il doit aller aux toilettes.