Bordeaux (33) : Philippe Poutou, leader du NPA, l’affirme : “embaucher son épouse comme collaboratrice, c’est légal”
Leader du NPA, le Nouveau Parti anticapitaliste, et conseiller municipal à Bordeaux, Philippe Poutou a embauché sa femme comme collaboratrice en novembre 2022. Si le procédé est légal, il suscite interrogations et critiques.

Philippe Poutou (en compagnie de son épouse Béatrice) a été candidat plusieurs fois à la présidentielle.
Controverse
Béatrice Poutou, collaboratrice depuis novembre dernier de… son propre compagnon, Philippe Poutou, qui occupe un poste de conseiller municipal à Bordeaux. L’information, révélée par France 3 Nouvelle Aquitaine le 9 mars, lui a valu une volée de bois verts dans les rangs politiques, surtout à droite et à l’extrême droite. Du député Renaissance Stéphane Vojetta à l’ex-candidat à la présidentielle de 2017, François Asselineau, en passant par le syndicaliste policier Bruno Attal, militant de Reconquête !, les critiques ont fusé.
Lire les arguments de ce monsieur Poutou offrent un contraste fascinant avec cette video mythique d’un grand défenseur de la moralité en politique qui, par une étrange coïncidence, porte le même nom que lui », a raillé le député de la cinquième circonscription des Français de l’étranger.« Poutou la main dans le sanc. Il avait critiqué férocement Fillon et Le Pen en 2017 pour leurs “affaires”. Aujourd’hui conseiller municipal de Bordeaux,il a fait embaucher sa compagne auprès de lui pour 1000 euros nets le simple mi-temps et un travail nébuleux », a écrit de son côté le patron de l’UPR sur son compte Twitter, tandis que Bruno Attal s’est fendu d’un lapidaire : « Ben alors, Philippe Poutou, on emploi sa femme à 1000€ net à mi-temps à la mairie ? Vous n’invectivez plus Fillon ?».
En toute légalité
Selon la législation, « l’autorité territoriale », c’est-à-dire le maire ou le président d’un établissement public de coopération intercommunale, ne peut pas employer son conjoint, ses parents ou ses enfants. La disposition ne concerne pas un conseiller municipal : c’est le principal argument de Philippe Poutou qui évoque un contrat « en toute transparence » à France 3 Nouvelle Aquitaine. « On a droit à deux mi-temps de collaborateurs de groupe. Et depuis quatre mois, on a renouvelé un des deux contrats, celui de ma compagne », a-t-il déclaré à la chaîne de télévision.
Il a aussi rappelé que la municipalité avait donné son aval. « La mairie de Bordeaux et Bordeaux métropole ont validé, en toute connaissance de cause. Ce n’est pas moi qui signe le contrat de travail : c’est monsieur Hurmic [le maire de Bordeaux] qui le fait, sur notre proposition. » Puis il a défendu l’aspect pratique de cette initiative : « Ce n’est pas si simple que ça d’avoir des gens qui ont le temps d’aider et qui correspondent aux critères. On n’a pas d’équipe de 20 personnes autour de nous, nous faisons avec les moyens que nous avons. » Le leader du NPA a enfin confié que le travail en question était relativement « austère » et « ingrat », rémunéré « environ 1 000 euros net » pour un mi-temps. L’autre moitié du temps, sa compagne est institutrice en classe élémentaire.