Carcassonne (11) : Sarah, la mère de Fares, raconte le calvaire du “harcèlement scolaire très prononcé” vécu par son fils au collège

Sa décision est prise. Quoi qu’il arrive, “par sécurité, Fares ne retournera pas en classe”. Ces mots, ce sont ceux de Sarah Aharchli. Depuis le début de l’année scolaire, cette mère de famille est inquiète pour son garçon, Fares, en classe de 6e au collège Jules-Verne.

Atteint du syndrome du Doose pouvant lui provoquer des crises d’épilepsie, Fares a été placé en classes particulières pour élèves en situation de handicap (Ulis*). Mais depuis la rentrée scolaire, il vit un enfer. Fares est victime de harcèlement scolaire par plusieurs autres élèves. “Ils sont neuf à s’en prendre à lui à cause de son handicap. Il y a le chef de groupe et les autres qui suivent derrière”, lâche sa mère, on ne peut plus remontée envers le corps enseignant de Jules-Verne.

Car depuis le début de l’année scolaire, Sarah est montée plusieurs fois au créneau pour que des mesures soient prises : “Chaque semaine, on se rend au collège parce qu’il se fait insulter, taper, étrangler même. Dans la cour ou dans les toilettes en général. Quand il y parvient, Fares s’enferme au cabinet et nous appelle pour qu’on vienne le chercher. À chaque fois que ça arrive, je demande à voir un cadre de l’établissement. On m’écoute mais rien n’est concrètement fait. Depuis le début de l’année, il n’y a qu’un du groupe qui a pris deux jours d’exclusion.”

Elle retrouve son fils, terrorisé, le visage en sang

Ce mercredi 22 mars, pendant un interclasse, la violence est montée d’un cran. Fares est poussé dans les escaliers. Prévenue par la fille d’une amie à elle qui a vu la scène, Sarah se précipite sur place. En arrivant au collège, elle retrouve son fils, terrorisé, dans le camion des pompiers. Le visage en sang, il est immédiatement conduit à l’hôpital de Carcassonne. “En plus de ses deux yeux au beurre noir, sa paupière inférieure droite s’est ouverte. Il a également une fracture du nez. Il a obtenu deux jours d’ITT qui devraient être revalorisés la semaine prochaine par un médecin légiste”, précise Sarah.

Au lendemain des faits, elle entre en contact avec le rectorat de l’académie de Montpellier. Au téléphone, on promet de la rappeler. Sarah attend toujours. Hier, jeudi 23 mars, elle est allée porter plainte contre les neuf élèves qu’elle tient pour responsables. “Je ne peux laisser passer cette violence gratuite envers mon fils. Il faut que le rectorat et l’établissement agissent pour que ces gamins prennent conscience de ce qu’ils ont fait.” Et naturellement, Fares ne veut pas retourner en classe. Ni à Jules-Verne, ni ailleurs : “J’ai peur que ça recommence. Je veux faire l’école à la maison maintenant”.

(*) Ulis : unités localisées pour l’inclusion scolaire.

La Dépêche