Covid : les soignants non vaccinés vont pouvoir être réintégrés à partir de mi-mai
Les soignants qui avaient été suspendus pour avoir refusé de se faire vacciner contre le Covid-19 vont pouvoir être réintégrés à partir de mi-mai, a annoncé avant le week-end François Braun, ministre de la Santé.

Les soignants non vaccinés contre le Covid-19 vont pouvoir être prochainement réintégrés à partir de mi-mai. Annonce faite avant le week-end par François Braun, ministre de la Santé, qui prévoit la parution d’un décret en ce sens mi-mai. Cette décision faite suite à l’avis favorable de la Haute autorité de santé (HAS) donné fin mars à la levée de l’obligation vaccinale contre le Covid pour les soignants et les autres professionnels concernés.
“Ces soignants vont être réintégrés. Ces dernières semaines, j’ai réuni l’ensemble des parties prenantes, car je veux que la réintégration se fasse, mais dans de bonnes conditions“, a annoncé le ministre de la Santé en marge d’un déplacement dans la Marne vendredi. Ses propos ont été repris dimanche dans le journal local Le Pays Briard et lundi par Le Parisien. “Les non-vaccinés ne sont pas forcément attendus avec des fleurs dans tous les services et partout“, a-t-il souligné.
“0,3% des agents hospitaliers encore concernés”
“L’instruction est prête. Je vais la signer en tout début de semaine prochaine (ndlr : à partir du 2 mai). Le décret de mise en application sera pour mi-mai“, a-t-il précisé. Le gouvernement avait opté pour la contrainte à la fin de l’été 2021 : l’obligation de se vacciner a été requise auprès de 2,7 millions de personnes, soignants mais aussi personnels des hôpitaux et des maisons de retraite, ambulanciers, aides à domicile ou encore pompiers.
Faute d’attester d’un schéma vaccinal complet (deux, puis trois doses), quelques milliers ont depuis été suspendus, sans rémunération. “Un phénomène très minoritaire voire marginal” pour le ministère, qui estimait en mars la proportion d’agents hospitaliers encore concernés “autour de 0,3%“. Même proportion infime du côté des libéraux, où l’Assurance maladie dénombrait mi-mars moins de 2 000 soignants suspendus.
La question de leur réintégration était devenue un cheval de bataille politique, notamment pour le Rassemblement national et La France insoumise. Le groupe communiste a inscrit cette réintégration à l’ordre du jour de sa niche parlementaire le 4 mai. Pour le ministre, “la meilleure chose serait de retirer les discussions sur ce projet, puisque, comme on dit, les choses seront faites”.
“Tout le monde s’en moque à l’hôpital”
Invité sur franceinfo mardi, Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches, a déclaré : “tout le monde s’en moque“. “A ma connaissance dans mon établissement“, aucun soignant ne souhaite “revenir travailler pour les rares qui ont déserté l’établissement“, a-t-il affirmé. Le médecin estime que la plupart sont passés à autre chose : “Ces gens-là n’ont pas travaillé pendant trois ans et pour la plupart ont changé de métier, ont changé de voie et ont perdu la confiance en la science, en la vaccination et quelque part en les malades“.
Si “vous considérez que le vaccin est une ineptie, vous avez perdu cette fibre, ce lien très fort qui vous lie aux équipes, à la science et aux soignants“, a-t-il ajouté. Par ailleurs, Benjamin Davido se réjouit que l’épidémie soit “contrôlée sur un plan mondial“, mais en revanche, il ne croit pas à “la fin de la pandémie au sens strict“. C’est pourquoi “il ne faudrait pas que cette réintégration des soignants soit un message envoyé” selon lequel “la page est définitivement tournée.”