Dunkerque (59) : Un professeur d’université poignardé à mort, son épouse, une élue macroniste, passe aux aveux (Màj)
Elle avait d’abord évoqué un cambriolage. Lundi 18 septembre, aux alentours de 4h00 du matin, les services de police de Dunkerque (Nord) reçoivent un appel d’une femme, paniquée. Aux agents, Justine Jotham, explique que des cambrioleurs se sont introduits en pleine nuit dans son pavillon. Elle déclare s’être enfuie avec son bébé de 20 mois, laissant son mari à l’intérieur du logement. Au point du jour, les enquêteurs découvraient le corps sans vie et lardé de traces de lame de Patrice Charlemagne, professeur de langues à l’université littorale Côte d’Opale (ULCO). Il avait 51 ans.
Mercredi, coup de tonnerre : l’épouse du défunt, Justine Jotham, docteure en littérature et enseignante dans la même université est placée en garde à vue. « Après examen des témoignages, déclarations, constatations techniques et scientifiques, le parquet de Dunkerque a décidé ce jour du placement en garde à vue de l’épouse de la victime », avait alors indiqué la procureure de la République de Dunkerque, Charlotte Huet, dans un communiqué. En réalité, les enquêteurs ont très rapidement écarté la thèse du cambriolage pour s’orienter vers celle du drame familial.
Plusieurs éléments troublants viennent étayer cette thèse : une estafilade à la main gauche correspondant à l’entaille d’un gant retrouvé sur les lieux, l’analyse de la téléphonie suggérant des tensions au sein du couple, diverses incohérences dans le récit, mais également des indices retrouvés à proximité du domicile : une paire de gants, deux couteaux sanglants, une lampe torche ainsi qu’un ordinateur portable. Patrice Charlemagne et la suspecte étaient mariés et parents d’un enfant depuis décembre 2021. Élue en 2020 sur la liste du maire de Dunkerque, Patrice Vergriete, désormais ministre du Logement, Justine Jotham est également auteur de littérature jeunesse. Une enquête pour homicide volontaire a été ouverte lundi, confiée à la police judiciaire.
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Auteure de nombreux livres pour enfant, engagée dans la promotion de la littérature dans le Dunkerquois, enseignante à l’ULCO… Justine Jotham a avoué avoir tué son époux, Patrice Charlemagne, avec qui elle a eu une petite fille de 20 mois.
Romancière, conseillère municipale, enseignante… C’était un visage familier dans le Dunkerquois. Justine Jotham, très engagée dans la vie culturelle et politique de son territoire, a avoué avoir tué son époux, Patrice Charlemagne, au cours de sa garde à vue. Provoquant une onde de choc dans l’entourage du couple.

La Dunkerquoise de 37 ans, docteure et maître de conférences en littérature, parcourait régulièrement les salons du livre et intervenait dans les écoles, librairies et autres bibliothèques. Présidente de l’association Litteorales, elle était l’une des organisatrices du festival La Mouette qui lit, dédié à la littérature jeunesse. Romancière elle-même, elle a publié plusieurs ouvrages pour enfant, entre 2013 et 2020. Dernier en date : Lewis, camélon métis. Mais aussi Qui veut la peau d’Otto Dafé ? ou encore Moi, Zénobie Abernathy.
Sur sa page Facebook, elle communiquait souvent sur les événements qu’elle fréquentait. Le 4 février dernier, elle publiait une photo avec une amie de son stand à la Fête du livre de Bray Dunes. “On dédicace et on travaille sur de nouveaux projets”, écrivait-elle.
Mère d’une petite fille
La trentenaire enseignait au sein de l’Université du littoral côte d’Opale (ULCO), le même établissement que son mari. Elle donnait notamment des cours à des étudiants de DUT.
Sur sa page Facebook, Justine Jotham affichait en janvier 2022 une image de bonheur familial après la naissance de leur fillette, par PMA. En commentaires, elle recevait de nombreux messages de félicitations. Le 2 janvier 2021, elle publiait une photo de son couple pour souhaiter la bonne année. Plus de 200 personnes avaient liké.
Conseillère municipale depuis 2020
Elle était également active dans la politique locale, en tant que conseillère municipale, chargée de la “Lecture publique et du patrimoine”. Elue en 2020, elle figurait sur la liste du maire de Dunkerque, Patrice Vergriete – désormais ministre du Logement.
Ce dernier avait exprimé ses condoléances après l’annonce de la mort de Patrice Charlemagne : “Notre ville a été touchée cette nuit par un terrible drame qui a coûté la vie à un Dunkerquois. Je veux dire ma profonde émotion et mon choc”, avait-il réagi sur Facebook.
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19/09/2023
Un homme a été tué dans la nuit de dimanche à lundi à Dukerque (Nord). Le couple a été réveillé en pleine nuit par des cambrioleurs. La femme et l’enfant ont réussi à prendre la fuite mais le mari a succombé à des coups de couteau.
Ce lundi matin, un important dispositif policier a été déployé devant le 1579, quai aux Fleurs, à Rosendaël, une maison un peu isolée, entourée de terrains maraîchers. Impossible d’approcher de la scène de crime, la police municipale ayant eu pour consigne d’interdire tout accès entre le château Coquelle et la déchetterie.

Les faits se sont déroulés entre 4 h et 5 h, dans la nuit de dimanche à ce lundi. Patrice Charlemagne, âgé de 51 ans, a été tué de plusieurs coups de couteau, portés sur des parties vitales, au cou, dans la poitrine et à l’abdomen. Un couple a été réveillé en pleine nuit par des voleurs qui se sont introduits dans leur maison, jusque dans leur chambre à coucher.
Selon son récit, l’épouse dormait dans la chambre de son bébé, âgé d’un an et demi, lorsqu’elle a entendu du bruit. Prise de panique, elle est parvenue à s’enfuir avec son enfant. Son mari, âgé d’une cinquantaine d’années, se serait alors retrouvé seul avec les cambrioleurs.
Indices et potentielles armes du crime retrouvés à proximité
La mère de famille a aussitôt prévenu la police, qui est arrivée vers 4 heures du matin et a découvert l’époux grièvement blessé par plusieurs coups de couteau. Malgré les efforts des secours, la victime a succombé à ses blessures. Il était enseignant à l’université du Littoral Côte d’Opale.”
Une enquête pour “homicide volontaire”, confiée à la police judiciaire, a été ouverte par le parquet de Dunkerque pour retrouver les auteurs de ce cambriolage mortel. Plusieurs indices, dont les possibles armes du crime, ont été abandonnés par les voleurs et retrouvés à proximité du pavillon.