Embrun (05) : Chemins pluriels, pour la bonne intégration des réfugiés et migrants
Chemins pluriels permet aux collectifs comme Icare d’accompagner les réfugiés vers une intégration dans la vie embrunaise. Lors de son assemblée générale, mardi 31 janvier, l’association va travailler son programme pour lutter contre les préjugés sur l’exil.

Embrun est un lieu de passage pour les migrants et un lieu d’accueil pour les réfugiés. Si l’on n’en parle pas, c’est le signe d’une intégration réussie. Une soixantaine de militants aident à cette insertion dans la vie embrunaise.
Le 2 septembre 2015, le corps d’Aylan était retrouvé sur une plage turque. Un enfant de 3 ans mort noyé avec sa maman. Sa famille kurde voulait rejoindre le Canada. Un choc pour des Embrunais qui ont créé le collectif citoyen Icare. « On trouvait que l’accueil des migrants n’était pas à la hauteur des droits humains. Nous avons créé un collectif pour essayer de les aider », se souvient Véronique Scheltien. En 2016, c’est la fermeture de la jungle de Calais et le démontage de camps à Paris. Le gouvernement affrète des bus pour leur trouver des points de chute. « La mairie d’Embrun a accueilli des migrants dans les bâtiments de la Banque de France. Ils avaient besoin de bénévoles pour les aider. Notre collectif s’est proposé. Ça a commencé par là », poursuit Véronique Scheltien.
Depuis, le collectif, pour favoriser l’intégration, donne des cours de français, de Code de la route, accompagne les demandes de papier. Cela se fait avec l’appui de Chemins pluriels.
Sensibiliser les écoliers, collégiens et lycéens
« Notre association est une passerelle vers les collectifs de personnes qui agissent. Nous leur apportons une structure juridique et, grâce aux dons que nous récupérons, une aide financière », explique Hubert Jost. L’association permet de défiscaliser ces dons. En début d’année, les impôts remboursent aux donateurs les deux-tiers des montants versés.
Ce mardi 31 janvier se déroulera l’assemblée générale de Chemins pluriels. Véronique Scheltien se propose d’en prendre la présidence en remplacement d’Hubert Jost, qui a démissionné du poste depuis qu’il a pris la responsabilité du Secours populaire.
L’assemblée va travailler son programme de sensibilisation sur l’immigration. L’objectif est de toucher un nouveau public : les écoliers, collégiens et lycéens. Chemins pluriels a proposé aux établissements scolaires des livres adaptés à tous les âges ainsi que des animations. « Pour lutter contre les préjugés, il faut leur en expliquer les causes, leur raconter le chemin terrible que beaucoup ont parcouru », explique Véronique Scheltien.
La peur de l’autre peut venir d’une certaine ignorance. « Il y a la peur d’être envahis par les étrangers. On se pose la question du coût de cet accueil. Pour certains, c’est une source d’insécurité. Or, à Embrun, depuis 2016, aucun migrant n’a été mêlé à un seul problème de délinquance », affirme Hubert Jost qui souligne l’intégration des jeunes dans les écoles et les lycées.