Etats-Unis : La Maison-Blanche accorde un permis de travail à un demi-million de demandeurs d’asile vénézuéliens

Face à l’afflux de migrants dans des villes comme New York, l’administration Biden accorde un statut de protection temporaire aux Vénézuéliens. Une mesure critiquée à droite.

Un permis de travail pour les demandeurs d’asile : quelque 474.000 Vénézuéliens arrivés aux Etats-Unis avant le 31 juillet dernier vont pouvoir travailler dans le pays, a décidé ces derniers jours l’administration Biden. « Ils pourront subvenir à leurs besoins » et « contribuer à l’économie » alors qu’ils représentaient jusqu’à présent « un fardeau pour des villes comme New York », a justifié le secrétaire adjoint au département d’Etat, Brian Nichols, à l’occasion d’un point presse vendredi.

Depuis des mois, le maire de New York, Eric Adams, alerte les autorités fédérales sur ses difficultés croissantes à assurer l’accueil de migrants. La ville a mobilisé des hôtels et des gymnases pour accueillir des candidats à l’asile, mais ses centres d’hébergement d’urgence débordent et la gestion des migrants pèse désormais lourd sur ses comptes.

« Avancée bienvenue »

« La décision de l’administration Biden d’accorder un statut de protection temporaire aux Vénézuéliens est une avancée bienvenue », qui « apportera un soulagement nécessaire aux systèmes new-yorkais qui s’efforcent de soutenir les immigrants nouvellement arrivés », ont aussi réagi les deux chefs de file démocrates au Congrès, Hakeem Jeffries et Chuck Schumer, tous deux élus de New York.

Selon les données de la ville de New York, 41 % des quelque 107.000 demandeurs d’asile arrivés depuis le printemps venaient du Venezuela. Et près de 60.000 migrants sont encore hébergés dans la ville.

La mesure ne fait toutefois pas l’unanimité dans la classe politique. A droite, des élus fustigent la mesure, estimant qu’elle va créer une incitation à entrer illégalement aux Etats-Unis. Avec des crises multiples en Amérique latine, l’immigration illégale et les demandes d’asile à la frontière avec le Mexique ont bondi ces dernières années.

« Même si nous comprenons que l’on puisse s’inquiéter d’un facteur d’attraction créé par cette mesure, nous pensons que c’est ce qu’il y a de mieux pour nos villes, les communautés qui accueillent les migrants, les migrants eux-mêmes, et que les mesures robustes d’application de la loi et de contrôle des migrations auront également l’effet escompté », a jugé Brian Nichols.

« Voies légales »

Vivement critiquée par la droite pour sa politique migratoire, l’administration Biden a tenté ces derniers mois de réguler différemment les flux de migrants. Pour éviter de voir les candidats à l’asile se masser à la frontière, elle a annoncé le renvoi systématique de migrants vers le Mexique, en contrepartie d’un programme d’accueil « sûr et ordonné » pour les ressortissants de quatre pays – Venezuela, Cuba, Nicaragua et Haïti.

« Les voies légales fonctionnent. Nous avons constaté une réduction considérable du nombre de migrants irréguliers arrivant à la frontière sud-ouest des Etats-Unis », assure Brian Nichols. « Les programmes dont bénéficient les Cubains, les Vénézuéliens, les Nicaraguayens et les Haïtiens, tous originaires de pays connaissant de graves problèmes internes, ont détourné des milliers de migrants vers des voies d’immigration légales », a-t-il jugé vendredi.

Les Echos