Etats-Unis : Le département de l’Agriculture approuve un vaccin pour abeilles

Le département américain de l’Agriculture a accordé pour la première fois une autorisation conditionnelle pour la mise sur le marché d’un vaccin contre la loque américaine, une maladie qui décime les abeilles domestiques dans le pays.

L’idée peut sembler farfelue, mais elle pourrait constituer une avancée notable pour lutter contre l’effondrement des populations d’abeilles. Un vaccin a été approuvé cette semaine aux Etats-Unis pour protéger les précieuses pollinisatrices contre la loque américaine, une maladie causée par la bactérie Paenibacillus larvae. Elle s’attaque aux larves et donne aux ruches une odeur de pourriture, d’où son surnom de «loque puante».

Une première aux Etats-Unis : un vaccin pour abeilles pour lutter contre la «loque puante» qui détruit les ruches.

Il n’existe actuellement aucun remède contre la maladie, qui dans certaines régions des Etats-Unis a été trouvée dans un quart des ruches, obligeant les apiculteurs à détruire et brûler les colonies infectées et à administrer des antibiotiques pour empêcher la propagation». La maladie, très présente aux Etats-Unis, s’est peu à peu répandue dans le monde entier. «Bien que la loque américaine ne soit pas aussi destructrice que l’acarien varroa, la bactérie peut facilement anéantir des colonies de 60 000 abeilles». Or, en plus de produire du miel, les apiculteurs louent leurs ruches pour aider à polliniser de nombreux arbres fruitiers (amandes, pommes, poires…). Les abeilles participent à produire environ 15 milliards de dollars de récoltes aux Etats-Unis chaque année.

«Enorme percée»

Le département américain de l’Agriculture a accordé une autorisation conditionnelle, qui ouvre la voie à la mise sur le marché du vaccin fabriqué par Dalan Animal Health, une société de biotechnologie implantée en Géorgie. Jusque-là, jamais un vaccin destiné aux insectes n’avait été validé aux Etats-Unis. Pour le moment, seuls les apiculteurs américains pourront en bénéficier.

Pas besoin de seringue, le procédé consiste à introduire des bactéries mortes à de la gelée royale, ensuite mangée par la reine de la ruche. Sa descendance devient ainsi immunisée. D’abord destiné au marché américain, le vaccin pourrait à terme «être utilisé pour trouver d’autres vaccins contre des pathogènes spécifiques aux abeilles, comme la version européenne de la loque américaine», explique Dalan Animal Health.

Car les abeilles sont victimes d’un cocktail mortel. «L’introduction d’un vaccin intervient à un moment critique pour les abeilles, qui sont vitales pour le système alimentaire mondial mais aussi en baisse à l’échelle mondiale à cause du changement climatique, des pesticides, de la perte d’habitat et des maladies», précise le New York Times. «Nous espérons vraiment que nous allons changer l’industrie maintenant», a déclaré Annette Kleiser, la directrice générale de Dalan. Elle se félicite d’une «énorme percée» et souhaite développer de nouveaux vaccins pour s’attaquer à d’autres maladies qui affectent les abeilles.

The New York Times