Foix (09) : L’institut protestant refait à neuf des appartements pour migrants, “afin de les diluer à plusieurs endroits du département, par souci d’intégration”
L’institut protestant a inauguré son antenne fuxéenne du Centre d’accueil de demandeurs d’asile, ce 17 mai. L’ancienne auberge collective du pont de l’Echo a été refaite et dispose de huit appartements.
Les demandeurs d’asile, envoyés par l’Office français de l’immigration et de l’intégration, devraient arriver la semaine prochaine. Ils vont pouvoir bénéficier de studios refaits à neuf, d’une belle superficie et offrant de belles prestations. Le tout implanté dans une maison avec un petit jardin, avenue du Général-Leclerc. Une bâtisse qui était auparavant l’auberge collective du pont de l’Echo, et qui a été rénovée par l’Institut protestant.

Sensible à la cause des migrants, cette structure gère, via une délégation de service public pour quinze ans, le Centre d’accueil des demandeurs d’asile (CADA) en Ariège, depuis des années. Elle a fait le choix de “ne pas concentrer les migrants dans un gros centre, mais plutôt de les diluer à plusieurs endroits dans le département, par souci d’intégration”, commente Sébastien Mathieu, chargé de la communication pour l’Institut protestant. Donc, quand il a été possible de trouver un bâtiment pour loger des demandeurs d’asile à Foix, celle-ci a saisi l’opportunité.
L’ancienne auberge a donc été achetée par l’institut. “Un investissement important pour l’association de 544 000 €. Heureusement, l’Etat nous a soutenus en apportant 354 000 €”, indique Jacqueline Monné, présidente de l’Institut protestant, lors de l’inauguration ce 17 mai. Une visite officielle à laquelle assistaient le sous-préfet de Foix Dominique Fossat, le maire de Foix Norbert Meler, la présidente de l’Office public de l’habitat, l’architecte, des membres de l’Institut protestant…

Sébastien Mathieu effectue une visite des lieux
Des appartements pour des personnes isolées
Les travaux ont abouti à huit appartements, pouvant accueillir onze personnes, en attente que leurs demandes d’asile soient instruites par les services de l’Etat. Les invités ont pu découvrir les trois appartements du rez-de-chaussée, dont deux sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. Sur les huit appartements, trois peuvent recevoir deux personnes. “En Ariège, on manquait de places isolées. On a beaucoup de places pour des familles”, note Dominique Fossat, le sous-préfet.
Les prestations sont plus que réussies. La cuisine équipée est contemporaine, avec lave-linge et micro-ondes. Une télévision a été installée dans chaque logement. La salle de bains se veut moderne et pratique. Les sols et les volets ne dénotent pas. “Les murs ont été isolés. Il y a une pompe à chaleur et des panneaux photovoltaïques”, indique l’architecte. “C’est impressionnant le résultat”, lance une visiteuse, qui a connu les lieux auparavant, “en très mauvais état”.
Des murs bien isolés, un mobilier de qualité, tout a été conçu pour bien accueillir les migrants. Des murs bien isolés, un mobilier de qualité, tout a été conçu pour bien accueillir les migrants. MHD
Les demandeurs d’asile vivront dans cette maison de six mois à un an de manière autonome. Ils auront les clés et se géreront, épaulés par une équipe de professionnels de l’Institut protestant dédiés à cela. “Ils passent régulièrement et s’occupent des besoins de base, des rendez-vous médicaux…”, détaille Sébastien Mathieu.
Hommage au maire de Saint-Brévin
Une bienveillance saluée par le maire de Foix, Norbert Meler. Ce dernier s’est voulu direct lors de son discours, en évoquant les problèmes et violences subits par son homologue de Saint-Brévin, qui fait l’actualité en ce moment. “Mon collègue a été victime d’un incendie qui a détruit ses véhicules car il soutient l’installation d’un CADA. Il est pourtant porté par des valeurs, par un idéal de fraternité universelle. À Foix, en 2017, la préfète nous a appelés pour héberger des demandeurs d’asile. En quelques jours, une centaine de personnes est arrivée dans le département et dans la ville”, rappelle-t-il
Et comme s’il anticipait des réactions vives de la part de certains Fuxéens, après l’inauguration de cette antenne, Norbert Meler assure “du double intérêt” de la présence des migrants. “On rend service à quelqu’un qui vit une situation difficile, qu’on a du mal à conceptualiser”, affirme-t-il, en expliquant que sa propre famille avait dû quitter son pays d’origine. “Quand on a hébergé des familles, les jeunes ont irrigué la vie des écoles et des associations. Les liens sont faits avec la population et cela facilite la compréhension. On a essayé de faire de Foix une ville ouverte”, ajoute-t-il.
Une structure tournée vers les migrants
L’institut protestant est basé à Saverdun. Il s’occupe particulièrement des migrants, que ce soit des majeurs ou des mineurs isolés. Hors de ces activités, la structure gère également une auto-école sociale, ainsi qu’un pôle urgences qui s’adresse à tout le monde.