“La cicatrice” : S’infliger une balafre pour s’inventer une histoire, la dangereuse nouvelle tendance apparue sur TikTok
Sur la plateforme chinoise, les vidéos de jeunes se créant artificiellement des cicatrices sur le visage cumulent des centaines de milliers de vues.
C’est un nouveau défi TikTok qui pourrait laisser des traces. Depuis quelques jours, des vidéos publiées par certains utilisateurs montrent des méthodes – dangereuses – pour se créer une cicatrice sur la joue, à l’aide d’un pincement de doigts et d’une rotation. Problème, ces vidéos “tuto” cumulent des centaines de milliers de vues sur le réseau social, particulièrement populaire auprès des plus jeunes.
Pratique en théorie interdite
Cette tendance, repérée par Le Parisien, met en avant une nouvelle forme d’automutilation qui est pourtant loin d’être anodine: de telles manipulations peuvent créer des angiomes stellaires, des marques rouges persistantes sur la peau, pendant plusieurs mois. Dans certains cas, une intervention au laser peut être nécessaire.
Il y a des dépôts de sang qui se mettent sous la peau. Si ces traumatismes sont plus violents, ils peuvent aboutir à des marques qui peuvent être indélébiles” avertit Romain Prud’homme, dermatologue

D’après les observations de BFMTV, ces vidéos montrant comment se créer ces cicatrices cumulent plus d’un million de vues sur TikTok. Elles sont même mises en avant par le réseau social chinois: lorsqu’un internaute inscrit les lettres “ci” dans la barre de recherche, TikTok suggère les mots clés “cicatrice sur les joues”, puis sélectionne en priorité deux vidéos (de 400.000 et 270.000 vues) qui incitent à cette pratique.
Tout le monde va se lancer pour tester, cumuler des vues… c’est TikTok” explique Rayane, lycéen
Une diffusion massive qui va pourtant à l’encontre des promesses théoriques de TikTok. Sur son site, la plateforme assure interdire la diffusion de contenus incitant à l’automutilation. Fin décembre 2022, un rapport de l’ONG Center for Countering Digital Hate accusait TikTok de faire la promotion de contenus liés à l’automutilation ou à des troubles alimentaires.
En Occident, TikTok est désormais la plateforme la plus populaire auprès des plus jeunes. Selon le dernier baromètre de l’entreprise Qustodio, les 4-18 ans passent en moyenne deux heures par jour sur le réseau social, par ailleurs mis sous pression aux Etats-Unis, mais aussi en France, pour des risques d’ingérence et de collecte de données personnelles de la part du gouvernement chinois.
(Merci à Jeannot-la-pompeuse)