L’ancien patron de la DGSE mis en examen pour chantage et tentative d’extorsion de 15 millions d’euros à l’encontre d’un homme d’affaires
L’homme d’affaires Alain Duménil accuse Bernard Bajolet, ancien chef du renseignement français, d’avoir permis à ses hommes de le faire chanter à l’aide de clichés familiaux, pour lui extorquer 15 millions d’euros.
L’ancien patron de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE ), Bernard Bajolet, à sa tête de 2013 à son départ en retraite en 2017, a été mis en examen par une juge de Bobigny, le 18 octobre dernier. Selon les informations dévoilées mercredi soir par Le Monde , puis confirmées par l’Agence France-Presse, le diplomate est soupçonné de « complicité de tentative d’extorsion » envers un homme d’affaires, mais aussi d’« atteinte arbitraire à la liberté individuelle par un dépositaire de l’autorité publique ».
L’actuel patron de la DGSE, Bernard Emié, a également été entendu en tant que simple témoin sur ses manœuvres embarrassantes dont le service de renseignement tricolore se serait rendu coupable en mars 2016. L’ancien directeur du cabinet de Bernard Bajolet, le général Jean-Pierre Palasset, a lui reçu le statut intermédiaire de témoin assisté dans cette affaire.”

L’ancien directeur général de la sécurité extérieure (DGSE) Bernard Bajolet a été mis en examen en octobre pour complicité de tentative d’extorsion envers un homme d’affaires.
Alain Duménil, un homme d’affaires franco-suisse plusieurs fois condamné dans des affaires de litiges commerciaux et de gestion d’entreprises, accuse Bernard Bajolet d’avoir fait usage de la contrainte pour lui extorquer de l’argent. Les faits se seraient déroulés il y a sept ans, avant que le plaignant n’embarque dans un vol pour Genève. Dans un local du poste de police de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, des agents de la DGSE, se présentant comme « l’État », lui auraient demandé de rembourser 15 millions d’euros à la France. Ces mêmes hommes auraient fait pression en lui montrant diverses photographies de sa famille.
La prise de contact autorisée
Bernard Bajolet s’est défendu auprès des juges d’instruction en concédant avoir validé le principe d’une entrevue à l’aéroport, pour une prise de contact rapide avec un homme jugé insaisissable, mais n’était pas entré dans les détails de la mise en œuvre. La DGSE n’a pas souhaité commenter ces informations et a redirigé le service de presse vers l’une de ses précédentes déclarations où elle démentait « avoir exercé la moindre menace » sur Alain Duménil, « un affairiste international et un délinquant ».
Dans son enquête, Le Monde affirme également qu’Alain Duménil s’était retrouvé « un peu par hasard, au début des années 2000, à devoir gérer l’argent caché des ‘services’ ».