L’impossible « dessin tokamak » de Léonard de Vinci

Un tokamak est un dispositif de confinement magnétique expérimental explorant la physique des plasmas et les possibilités de produire de l’énergie par fusion nucléaire. Il existe deux types de tokamaks aux caractéristiques sensiblement différentes, les tokamaks traditionnels toriques et les tokamaks sphériques.

L’exploration des carnets de Léonard De Vinci, désormais numérisés, continue d’étonner la communauté scientifique mondiale. Il y a quelques semaines, des ingénieurs du California Institute of Technology (Caltech) ont analysé une série de dessins qui indiquaient clairement que, deux siècles avant Newton, l’artiste et polymathe de la Renaissance avait conçu des expériences pour étudier la nature de la gravité. Cette semaine, un chercheur du Département de physique des plasmas de fusion du Centre hongrois de recherche sur l’énergie, Daniel Dunai, a déterré dans une autre mine de documents de Léonard un croquis représentant ce qui semble être… un tokamak.

Le dessin, que les experts ont daté des années 1505-1510, montre une machine cylindrique avec des structures verticales en forme de bobine, entourées de poteaux et de fils. Une forme ovale, colorée d’un rose longtemps fané, s’ouvre au milieu de l’engin. Un demi-millénaire après la réalisation du dessin, on est tenté de voir dans cette forme et cette couleur la représentation d’un plasma. Mais la simple notion de plasma nécessite une compréhension de la structure de l’atome, des principes de l’électricité et du magnétisme qui n’étaient pas disponibles à l’époque de Léonard. Quant aux notes autour du dessin, elles n’aident pas : vraisemblablement griffonnées dans l’écriture cursive en miroir de Léonard, elles se sont jusqu’à présent révélées indéchiffrables. 

Un demi-millénaire après la réalisation du dessin, on est tenté de voir dans cette forme et cette couleur la représentation d’un plasma. Mais la simple notion de plasma nécessite une compréhension de la structure de l’atome, des principes de l’électricité et du magnétisme qui n’étaient pas disponibles à l’époque de Léonard. Quant aux notes autour du dessin, elles n’aident pas : vraisemblablement griffonnées dans l’écriture cursive en miroir de Léonard, elles se sont jusqu’à présent révélées indéchiffrables. 

Le terme de tokamak est en fait l’acronyme des termes russes « toroïdalnaïa kameras magnitnymi katushkami », que l’on peut traduire par « chambre toroïdale avec bobines magnétiques ».

Ce que nous avons ici est un document impossible”, déclare Dunai. “Cependant, pour quelqu’un qui connaît la technologie de la fusion, cela ressemble étrangement au dessin d’un tokamak. Mais comment concilier cela avec ce que nous savons de l’histoire des sciences et des technologies ?”

Les fils entourant la machine sont particulièrement déroutants. Ont-ils été installés pour alimenter les structures en forme de bobine ? “Leonardo était un observateur attentif des phénomènes naturels. Peut-être qu’il a compris le pouvoir de la foudre et a réussi à l’exploiter pour faire fonctionner son étrange machine, un peu comme Doc dans le film Retour vers le futur . “

Les questions que soulève le « dessin tokamak » de Léonard sont ahurissantes. Dunai espère qu’en fouillant plus profondément dans les cahiers et en soumettant des croquis, des gribouillis et des notes abrégées à l’analyse de l’intelligence artificielle, d’autres indices finiront par émerger.

Ce n’est pas la première fois qu’une découverte remet en cause la chronologie établie des découvertes scientifiques. Pensez au  mécanisme d’Anticythère , un mécanisme d’horlogerie vieux de 2 000 ans de la Grèce antique récupéré d’un naufrage en 1901 : il est maintenant établi que l’appareil fonctionnait comme un ordinateur primitif. La découverte de Dunai peut être d’une importance encore plus grande. Rendu public aujourd’hui via le réseau ITER, il envoie déjà des ondes de choc dans la communauté mondiale de la fusion.

ITER

Merci à Jean-Pierre 75