Lyon : “Als”, “Touz”… Un sujet d’examen universitaire rédigé en écriture inclusive suscite une vive polémique
La révélation de cet examen a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux. L’université a réagi en affirmant que les enseignants étaient libres de choisir leur sujet.
Un sujet d’examen, donné aux étudiants en droit de Lyon 2 mercredi dernier, suscite la controverse depuis plusieurs jours après sa publication sur Twitter par l’UNI, un syndicat étudiant.
En cause, l’écriture inclusive choisie par l’enseignant dans ce devoir: “Touz sont de nationalité allemande”, “en juillet 2022, lors de la naissance de leur enfant, appelæ Pris” ou encore “Als vivent en France et ont des gamètes différents”, peut-on notamment lire. Pour cet examen, le professeur propose à ces élèves de répondre “en français ou inclusif avec la forme d’inclusivité que vous maîtrisez”.

C’est un sujet qui comporte des mots inventés, il est illisible pour les étudiants. Comment voulez-vous comprendre la problématique de droit, ce que demande dans le fond le professeur, si à côté vous devez passer votre temps à traduire?”, se questionne le responsable de l’Uni Lyon, Barthélémy Cayre-Bideau, interrogé par BFM Lyon. Il ajoute: “Il n’y a pas plus exclusif que l’écrite inclusive, les dyslexiques sont totalement désavantagés.”
Plusieurs politiques indignés

Après sa publication, le devoir a été condamné sur les réseaux, notamment par certains politiques de droite. Le maire (LR) d’Écully, Sébastien Michel estime de son côté que “ce sujet d’examen est avant tout un torchon de bêtises” et que “les délires woke de certains heureusement ultra minoritaires n’ont pas à contaminer nos universités.”
Grégory Sansoz, délégué LR de la 1ère circonscription de Lyon parle, lui, d’un “drame” affirmant que les étudiants “jouent leur diplôme sous ce joug délirant”.
L’UNI syndicat étudiant classé à droite et qui a révélé ce devoir, estime que “les sujets d’examen ne doivent pas être le lieu de la propagande woke”.
L’université se défend
Dans un communiqué transmis à BFM Lyon, l’Université de Lyon 2 a tenu à “réaffirmer le principe de liberté pédagogique des enseignants-chercheurs et enseignantes-chercheuses.”
Pas question donc de sanctionner ou de condamner l’enseignant pour cette initiative, car l’université “intervient uniquement dans les cas ou des propos diffamatoires, injurieux où discriminatoires seraient tenus. Ce n’est pas le cas ici”, rappelle-t-elle.
“Dans l’enseignement général, les enseignants et enseignantes sont entièrement libres quant au sujet d’examens et à leur formulation. L’université n’exerce donc aucun contrôle sur les sujets, pas plus que sur le contenu pédagogique des enseignements, qui relèvent de la liberté des collègues et des choix des équipes pédagogiques”, précise l’université à BFM Lyon.
À Lyon, le débat sur l’écriture inclusive existe depuis longtemps. Elle a été adoptée en 2020 par Grégory Doucet et la mairie de Lyon, avant d’être rejetée par la Région et Laurent Wauquiez en 2021.