Meaux-Chauconin (77) : « Racistes, je suis la France, grosse pute », jugé pour de nouvelles menaces contre la présidente de l’Assemblée, le détenu aux 30 condamnations insulte et menace les magistrats

Il lui a été interdit de contacter Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale. Et n’a pas respecté cette interdiction. Il devait être jugé ce mercredi, en comparution immédiate, par le tribunal correctionnel de Meaux. Son procès a duré moins de cinq minutes. Et pour cause : il a été évacué du box par l’escorte – manu militari – alors qu’il criait aux juges : « Racistes, racistes. Je suis la France, grosse pute, pute ». L’audience a été renvoyée au 3 février.

Tout a commencé fin septembre 2022 lorsque ce détenu de 32 ans de la prison de Meaux-Chauconin a demandé – par téléphone – l’ouverture d’une enquête parlementaire sur ses conditions de détention. Tout en menaçant, s’il n’obtient pas satisfaction, de prendre « des otages avec des armes de guerre » ou de commettre « des attentats pires qu’en 2005 ».

Des propos pour lesquels il a été renvoyé le 31 octobre devant le tribunal correctionnel de Meaux, pour “menace de crime contre personnes avec injonction de remplir une condition”. Ses victimes : Yaël Braun-Pivet mais aussi le secrétariat de la commission des lois du Sénat et le bureau de la présidence de l’Assemblée nationale. Lors de l’audience, la question de sa santé mentale s’est posée : le prévenu était-il en possession de toutes ses facultés mentales ou simulait-il les troubles d’une personne borderline ? Ou était-il simplement sincère dans sa démarche ?

Déjà condamné les 30 dernières fois (dont une fois pour apologie du terrorisme), le trentenaire s’était en effet lancé dans une logorrhée sur des questions de droit et avait demandé le dessaisissement des juges meldois. Il avait été condamné à dix mois de prison, avec mandat de dépôt, avec interdiction de contacter Yaël Braun-Pivet et interdiction de comparaître à l’Assemblée nationale et au Sénat pendant trois ans.”

Un coup de poing à un gardien de prison

Ce mercredi, comme lors de son précédent procès, le trentenaire a refusé d’être assisté d’un avocat du barreau de Meaux. Il devait être jugé pour « avoir rencontré une personne malgré une interdiction judiciaire prononcée à titre de sanction », pour avoir – le 13 novembre – adressé une lettre au président de l’Assemblée nationale. Sans compter qu’il devait également comparaître pour des violences commises sur un agent de l’administration pénitentiaire. C’était aussi le 13 novembre, au dépôt de la cour d’appel de Paris : il avait frappé au visage l’un des agents de la Cellule d’extraction judiciaire (Prej), service chargé du transfert des détenus.

Pendant la poignée de minutes qu’il est resté dans le box mercredi, le détenu a été entouré de sept policiers. Il a refusé de se lever. Et ce, malgré les demandes répétées du président du tribunal : « Je veux vérifier votre identité, nous n’avons pas tout l’après-midi. La magistrate a dû hausser le ton : « Parlez correctement à l’avocat ! C’était juste avant que l’accusé ne perde le contrôle de lui-même et ne soit expulsé de la pièce. Au cours du délibéré, l’accusé est retourné dans le box mais il était tellement penché que personne ne pouvait le voir.

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