Meurthe-et-Moselle (54) : Un vétéran des guerres de Napoléon Ier, identifié après des fouilles dignes d’un « cold case »

Des recherches minutieuses ont permis d’identifier un squelette retrouvé lors de fouilles dans le domaine d’un château, en Meurthe-et-Moselle.
Enquête autour d’un squelette. Le travail de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) a permis de retrouver l’identité et l’histoire d’un ancien soldat de Napoléon Ier, rapporte L’Est Républicain. Il a fallu plusieurs mois aux archéologues pour retracer la vie de Jean-Jacques Zentz, « une force de la nature », selon un archéo-anthropologue.
Ce sont des fouilles archéologiques effectuées en mai 2021, au château de Cons-La-Grandville, en Meurthe-et-Moselle, qui ont attiré la curiosité des scientifiques. Lors d’un projet de restauration de la partie médiévale du domaine, les premiers coups de pioche mettent au jour les restes d’un homme enterré non loin de l’église, dans l’ancien cimetière désaffecté depuis plus d’un siècle. Particularité, il tient, dans une main, une médaille.
Travail de recoupements
Il s’agit de la médaille de Sainte-Hélène, « une décoration décernée en 1857 pour honorer les soldats survivants, ayant combattu de 1792 à 1815 », explique au quotidien régional, Jean-Denis Lafitte, responsable scientifique de l’Inrap. Cette première identification va permettre de guider le travail d’enquête qui va passer par le recoupement d’informations, grâce aux archives familiales des propriétaires du château et aux documents conservés au Service historique de la Défense à Vincennes, près de Paris.
L’homme s’avère donc être un officier de la Garde impériale de Napoléon Ier. Décédé en 1876, à l’âge de 89 ans, il se nomme Jean-Jacques Zentz. « C’était une force de la nature », assure Frédéric Adam, l’archéo-anthropologue qui a étudié le squelette. Pour preuve, lors des campagnes napoléoniennes, il a été blessé à de multiples reprises, notamment par un coup de sabre sur le crâne et un coup de boulet dans l’abdomen qui a déplacé une vertèbre.
Après la défaire de Waterloo, il s’est reconverti comme percepteur et conseiller municipal de Cons-la-Grandville, près de Longwy, où il a été inhumé. Ses descendants avaient toujours entendu parler d’un ancêtre héroïque. Désormais, ils savent où il se trouve.