Pays-Bas : Michel Houellebecq à l’affiche d’un film « semi-pornographique » (Màj : L’écrivain, “consterné et dégoûté”, veut faire interdire l’œuvre, l’estimant “diffamatoire”)
08/02/2023
Le film néerlandais, « Kirac 27 », met en scène l’écrivain. Michel Houellebecq et sa femme l’estiment diffamatoire et veulent le faire interdire.
Kirac 27, c’est le nom du film réalisé par un collectif néerlandais que Michel Houellebecq veut faire interdire. L’auteur et son épouse ont annoncé mardi avoir été chargés d’engager « toutes les démarches amiables et contentieuses, tant au civil qu’au pénal », pour obtenir l’interdiction du film et d’une bande-annonce qu’ils estiment diffamatoire. Qualifié de « porno », le long-métrage met en scène l’écrivain.
La bande-annonce de ce film, qui doit sortir le 11 mars, a été diffusée fin janvier. On y voit notamment l’écrivain, torse nu, en train d’embrasser une jeune femme dans un lit. En voix off, le réalisateur, Stefan Ruitenbeek, raconte que Michel Houellebecq lui avait écrit que son voyage de noces au Maroc avait été annulé alors que son épouse avait, selon lui, « passé un mois pour arranger des prostituées à l’avance ».
«Consternation et dégoût »
Le couple a « découvert avec consternation et dégoût » que la bande-annonce de Kirac 27 contenait « des déclarations les mettant en cause, graves et mensongères, portant violemment atteinte à leur dignité », écrivent les avocates Angélique Bérès et Maïa Kantor, qui défendent les époux, dans un communiqué.
Il a donc chargé ses conseils de « faire immédiatement cesser ces atteintes par tous moyens » en faisant « retirer cette bande-annonce des plateformes et réseaux sociaux dans le monde entier » et en interdisant au réalisateur et au collectif « toute exploitation, commerciale ou non commerciale, sous quelque forme que ce soit, du film et autres images qu’ils pourraient détenir des époux Houellebecq ».
Selon Angélique Bérès, contactée par l’AFP, « les démarches précontentieuses ont déjà été engagées auprès du réalisateur et des plateformes » pour obtenir l’interdiction du film, en particulier si celui-ci contient les propos en voix off de la bande-annonce.
Dans un courrier envoyé au réalisateur, dont l’AFP a eu connaissance, Michel Houellebecq évoque « la déflagration de violence » de la bande-annonce, « qui porte atteinte de manière irrémédiable à (sa) vie privée, (son) honneur mais surtout, ce qui est plus grave encore, à (sa) femme, dévastée par les mensonges » diffusés sur elle.
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01/02/2023
L’écrivain français Michel Houellebecq est l’acteur principal d’un court-métrage “semi-pornographique” réalisé par le collectif de cinéastes néerlandais Kirac. D’une durée de 20 minutes, le spectateur peut découvrir l’auteur dans le bras d’une prostituée dans une chambre d’hôtel. Pour le réalisateur, le film vient “combler le vide idéologique qui sépare un écrivain célèbre d’une jeune prostituée”.
C’est un rôle totalement inattendu pour le célèbre romancier français. Michel Houellebecq est l’acteur principal d’un court-métrage “semi-pornographique” réalisé par le collectif de cinéastes néerlandais Kirac.
Tout commence en décembre dernier pendant les fêtes de Noël. Le réalisateur néerlandais Stefan Ruitenbeek échange par mail avec Michel Houellebecq qui lui confie qu’il a dû annuler son voyage de noces au Maroc de peur de se faire kidnapper par des extrémistes musulmans. Le romancier attendait avec impatience cette escapade. Pour cette occasion, son épouse lui avait organisé une tournée avec des prostituées.”
Première projection en mars à Amsterdam
Le réalisateur lui propose alors de reproduire le concept de ce voyage de noce mais à Amsterdam, et à la condition qu’il puisse tout filmer. La bande-annonce du court-métrage dévoile quelques séquences, le spectateur peut y voir le prix Goncourt à demi-nu embrassant fougueusement une jeune femme en tenue légère dans une chambre d’hôtel.
Le cinéaste fait partie d’un collectif d’artistes, renommé Kirac, qui se définit comme “rebelle, pervers, drôle et follement indépendant”. Stefan Ruitenbeek entretient le mystère et qualifie ce film de moins de 20 minutes de “semi-pornographique” avec une mission artistique : combler le vide idéologique qui sépare un écrivain célèbre d’une jeune prostituée. Kirac avait déjà proposé le même scénario au philosophe conservateur de droite Sid Lukkassen qui avait ensuite tenté de s’opposer à la diffusion, sans succès.
La première projection est prévue le 11 mars dans un théâtre d’Amsterdam. En attendant, Michel Houllebecq n’a fait aucun commentaire sur cette performance pour le moins disruptive !
