Quartiers prioritaires : Une soixantaine d’élus prônent une « révolution » pour éviter de nouvelles émeutes raciales
La France avait connu un cycle de violences urbaines après la mort de Nahel, abattu par un policier. Mais dans une lettre ouverte adressée au gouvernement, les élus estiment que « la plupart des facteurs nourrissant le malaise sont toujours là ».
Trois mois après les émeutes ayant secoué la France en raison de la mort de Nahel Merzouk, un jeune de 17 ans abattu par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre, une soixantaine d’élus, dont de nombreux maires, appellent à « une véritable et vitale révolution » dans les quartiers prioritaires. Selon eux, une présence renforcée de l’État dans ces zones défavorisées est indispensable pour éviter de nouveaux troubles.

Dans une lettre ouverte adressée au Gouvernement vendredi, révélée par Radio France, les élus prônent « une politique volontariste de mixité sociale », estimant que, malgré la fin des violences urbaines, « la plupart des facteurs nourrissant le malaise sont toujours là ». Parmi les signataires, on compte notamment les maires écologistes de Lyon, Grégory Doucet, de Strasbourg, Jeanne Barseghian, de Bordeaux, Pierre Hurmic, ou encore l’édile socialiste de Nantes, Johanna Rolland.
Les élus attendent « des réponses au long cours aux causes de ces émeutes urbaines, et au profond malaise sous-jacent »
Ils attendent du Gouvernement « une rupture quant à l’approche des politiques publiques », mettant en avant « l’école, le sport, la culture, l’engagement citoyen et solidaire, la sécurité, la prévention, la santé, les mobilités et la prise en compte de la transition écologique ». « Nous sommes prêts, dans un dialogue constructif avec l’État, à apporter des réponses au long cours aux causes de ces émeutes urbaines, et au profond malaise sous-jacent », ajoutent les élus.
En septembre, la secrétaire d’État à la Ville, Sabrina Agresti-Roubache, avait annoncé une hausse de 40 millions d’euros de son ministère. Un montant jugé insuffisant par de nombreux maires. Le même mois, la Première ministre Élisabeth Borne avait plaidé pour une réponse « globale » aux émeutes, fondée sur les valeurs « de respect de l’autorité, d’intégration, d’éducation, de lutte contre la précarité et de mixité sociale ».