Rachat des turbines Arabelle : la France n’en finit plus de payer l’erreur de Macron

Emmanuel Macron, ici en 2015 à l’usine Alstom de Belfort, traîne comme un boulet la vente des activités du fleuron français dans l’énergie.
©Frederick FLORIN / AFP

Selon « les Echos », le rapatriement sous pavillon français des activités nucléaires de General Electric est freinée par les sanctions américains liées à la guerre en Ukraine. Un gros caillou dans la chaussure d’Emmanuel Macron qui avait autorisé en 2014 la vente des très stratégiques turbines Arabelles, avant de décider de les racheter huit ans plus tard.

C’est une erreur stratégique majeure dont la réparation prend des allures de chemin de croix. En 2014, alors qu’il était conseiller puis ministre de François Hollande, Emmanuel Macron donnait le feu vert à la vente par Alstom, fleuron français du nucléaire, d’une partie de ses activités dans l’énergie à son concurrent, l’américain General Electric. Cette cession intervenait dans un contexte très particulier.

Alstom faisait alors l’objet de poursuites judiciaires aux Etats-Unis et l’un de ses cadres, Frédéric Pierucci, avait même été incarcéré outre-Atlantique, dans ce que de nombreux observateurs ont interprété comme une manoeuvre de destabilisation américaine visant à mettre la main sur les très sratégiques activités françaises. La vente concernait un joyau de technologie tricolore : les turbines Arabelle, les plus puissantes du monde, équipant de très nombreuses centrales nucléaires à travers le monde.

Huit ans plus tard, Emmanuel Macron a changé de pied. Comme l’avait révélé Marianne, le président avait annoncé en février 2022 le rachat, par EDF, d’une partie des activités cédées à General Electric, dont la production et la maintenance des turbines Arabelle, essentielles pour la relance d’un programme de construction de centrales nucléaires en France (six nouveaux EPR sont prévus à l’horizon 2050). Problème, ce rachat avance au ralenti. Selon une information des Echos, la conclusion de cette opération est actuellement freinée par les sanctions américaines adoptées contre la Russie, dans le cadre de la guerre en Ukraine.

La raison est technique : « Une partie des technologies utilisées par Geast [l’entreprise gérant les turbines qui doit être rachetée par EDF] appartient à General Electric. Or, il y a un risque que General Electric décide de ne plus livrer en raison de sanctions américaines », explique une source anonyme citée par les Echos. En effet, le principal client de Geast est Rosatom, une entreprise publique russe opérant dans le secteur du nucléaire. En clair, EDF veut s’assurer de toujours pouvoir disposer de technologies américaines, même si le principal client de Geast est une entreprise russe. Toujours selon les informations du quotidien économique, la situation pourrait se débloquer si General Electric obtient une autorisation du Trésor américain, lui permettant de continuer à livrer ses technologies.

Marianne

Merci à Thoip


Addendum

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