Saint-Brévin (44) : Yannick Morez, l’ex-maire ne participera pas à la marche de soutien contre les violences envers les élus, il dénonce « la récupération par l’extrême gauche »
À l’appel du Parti socialiste et de l’Association des maires de France, une marche de soutien est prévue ce mercredi en soutien au maire démissionnaire et contre les violences envers les élus.
Le désormais ex-maire de Saint-Brévin Yannick Morez ne participera pas à la marche organisée ce mercredi 24 mai dans la commune pour lui témoigner un soutien après sa démission sur fonds de menaces et d’actes d’intimidation de la part de l’extrême droite, a-t-il fait savoir.

Yannick Morez, maire démissionnaire de Saint-Brévin, ne participera pas à la marche de soutien organisé par le PS et l’AMF dans sa commune
Sans lui
À l’initiative du Parti socialiste et de l’Association des maires de France, un rassemblement est prévu à 17 heures dans la commune. Mais Yannick Morez n’en sera pas.
Dans un communiqué publié sur Facebook mardi 23 au soir, il dit « regretter la discrétion de la droite » aussi bien que « la récupération politique, notamment de l’extrême gauche, de cette marche qui se voulait au départ transpartisane ». Et d’ajouter : « il est décevant de constater que les clivages politiques ne peuvent pas être dépassés sur un sujet aussi important que celui des violences contre les élus », comme l’écrit le maire démissionnaire.
Un évènement « trop partisan » ?
Car si le rassemblement est organisé conjointement par l’AMF et le PS, l’appel de Johanna Rolland, maire socialiste de Nantes, a surtout été entendu par les élus de la gauche, qui y trouvent un intérêt stratégique dans leur lutte contre l’extrême droite.
Johanna Rolland se défend cependant de toute récupération. « Cet après-midi, il y aura 300, 400, 500 élus en écharpe pour marquer l’attachement à la République. Il y aura plusieurs milliers de personnes de toutes sensibilités. Je reçois sans arrêt des messages d’élus de tous bords qui me disent qu’ils seront présents (…) pour dire que quand un maire est attaqué, c’est la République qui est en danger », assure-t-elle sur France Inter, tout en disant « respecter » la décision de Yannick Morez de se tenir à l’écart.
À l’inverse, une partie de la majorité a rejeté l’invitation. Ce mercredi matin, la présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée Aurore Bergé a bien laissé entendre que certains représentants du groupe Renaissance devraient s’y rendre. « Moi je n’y serai pas mais il y a un certain nombre d’élus qui y seront. J’ai un député encore conseiller municipal à Saint-Brévin », fait-elle valoir sur LCI. À tort. Car dans Ouest-France, le député en question, Yannick Haury, a indiqué qu’il ne participera pas à la marche jugée « trop partisane ».
Yannick Morez quant à lui prendra la parole à 18 heures devant l’hôtel de ville « afin de témoigner ma reconnaissance aux nombreuses personnes qui m’ont apporté leur soutien ». En quittant ses fonctions, il avait dénoncé « l’abandon » de l’État en dépit de plusieurs alertes relatives à sa sécurité après des tensions liées au déménagement d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile. Il affirme que ses courriers sont restés sans effet, une version contredite par le Garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti.