Torcy (77) : « Excusez-moi, j’ai dit “nègre”, pas “négro” » explique Martine devant ses juges
Martine, elle, est prévenue d’outrage envers un policier municipal à Torcy le 9 août 2022, et de menace envers une voisine dont la voiture était garée trop près de la sienne. Une « histoire de cornecul » qui a dégénéré quand l’irascible dame de 64 ans s’est muée en ignoble raciste. « Négro, mets tes lunettes, tu verras qu’elle est mal garée », a-t-elle vociféré avant d’ajouter ne pas parler aux Noirs. L’agent municipal a encaissé, non sans par la suite déposer plainte.
« Excusez-moi, j’ai dit “nègre”, pas “négro” », riposte Martine, aphone. Sa fille répète. Si aux États-Unis le “n-word” est tabou, imprononçable, « chez moi, je dis ce que je veux », précise-t-elle. Martine l’a employé à l’encontre de l’élégante femme noire au véhicule un peu en biais, qui témoigne : « Il y avait ma fille de 7 ans dans l’habitacle. Elle m’a dit : “Sale nègre, pute, pétasse, je vais te planter.” Elle avait un couteau à la main. » L’enfant, très choquée, a confirmé devant les policiers.

Martine soutient être la cible de « racisme antiblanche » puis, à l’évidence épuisée, tremblante, elle avoue : « J’ai été un peu lourde, j’étais en colère. Mais faut comprendre, aussi : je suis née en 1958 et, à l’époque, on achetait et mangeait des têtes de nègre… Maintenant, on peut plus rien dire ! »
Pour l’outrage, les menaces et « des propos racistes, inadmissibles », sont requis cinq mois de sursis simple, un stage de citoyenneté. La juge unique suit le ministère public et octroie 300 € de dommages et intérêts. Martine rouspète, attrape le bras de sa fille, s’en va sans un mot d’excuse envers la conductrice victime de sa couleur de peau…