Une Lilloise menacée d’expulsion vers l’Algérie depuis son retour de Syrie

Palais de justice de Lille © Maxppp – Sebastien Jarry

La commission départementale d’expulsion à Lille doit se prononcer ce mercredi sur le cas d’une Lilloise de 24 ans, qui a été rapatriée de Syrie en janvier après avoir été emmenée de force par sa mère quand elle était mineure. Pour l’Etat français, elle présente “une menace à l’ordre public”.

La vie de la jeune Lilloise qui est née et a toujours vécu dans la métropole lilloise bascule à 13 ans quand sa mère, radicalisée et violente, l’oblige à porter le voile, la retire de l’école et refuse de signer la demande de nationalité française. À 15 ans, elle est emmenée en Syrie avec ses 3 frères et sa sœur pour rejoindre Daesh et elle est mariée de force à un combattant belge avec qui elle a deux enfants en 2015 et 2017. La Nordiste est finalement arrêtée en 2019 en zone Syro-Irakienne et emprisonnée. Elle perd la trace de son mari et en janvier 2023 après 4 ans de détention, elle est rapatriée en France.

Considérée comme une victime

A son arrivée à Villacoublay, ses enfants sont retirés, elle est interrogée pendant 4 jours par les services de renseignement et laissée libre sans poursuite. Elle revient dans le Nord, voit régulièrement ses filles de 5 et 7 ans qui sont placées à l’aide sociale à l’enfance du Nord.

Elle se maquille, ne porte plus le voile, honore tous les rendez-vous chez le médecin, les psychologues et rencontre régulièrement les services de renseignement. Elle est considérée comme une victime, “en apparence” raconte une source policière, mais ses différentes auditions ne rassurent pas. “Elle se présente comme musulmane d’obédience sunnite“, elle dit avoir vu “des choses horribles” mais selon cette source “elle évoque la charia et la décapitation d’hommes en riant“, il y a des soupçons de Taqiya, une “dissimulation des opinions religieuses“, une “stratégie de normalisation“.

Procédure d’expulsion

En juillet dernier, les mesures individuelles de contrôle et de surveillance sont levées mais le 21 août, une procédure d’expulsion vers l’Algérie est lancée par la préfecture. La mère de famille n’a certes jamais vécu en Algérie mais elle en a la nationalité. Dans cette procédure que France Bleu Nord a pu consulter, il est écrit à propos de la jeune fille “vous n’apportez aucun élément probant corroborant une condamnation de votre part des actes de terrorisme commis par les membres de la communauté à laquelle vous avez appartenu“. Selon une source policière, elle fait partie d’une “dynastie de Djihadistes“, 23 membres de sa famille sont partis en Syrie pour combattre et elle est de toute façon “en situation irrégulière”, elle vit sur le territoire national sans papier français.

Catherine Deneuve en soutien

Selon une source proche du dossier, le préfet du Nord et préfet des Hauts-de-France Georges-François Leclerc va se rendre en personne devant la commission départementale d’expulsion ce mercredi à 9 heures 30 pour défendre la position de l’Etat, signe de l’ampleur que prend ce dossier sensible. La jeune fille elle, est soutenue par un comité de soutien, parmi les membres de ce comité, Catherine Deneuve ou Anne Sinclair.

France Bleu

Merci à Neuneu